Mate le MAAT qui vient d’ouvrir à Lisbonne
Le nouveau Musée de l’Art, de l’Architecture et de la Technologie (MAAT) vient d’ouvrir le long du Tage à Lisbonne, avec l’ambition de devenir le MOMA du Portugal…
A l’heure où certains musées européens succombent aux maladies et accidents qui les menacent, voici un nouveau-né: le MAAT. A Belém, à 5km du centre-ville de Lisbonne, le musée de l’Art, de l’Architecture et de la Technologie (MAAT) a surgi en octobre dernier le long du Tage, dans le prolongement du «Central Tejo», l’imposante centrale électrique qui a éclairé la capitale portugaise pendant plus de 40 ans. Elle-même a été transformée: en voici donc désormais deux côte-à-côte, pour le prix d’un.
Un musée sur lequel on peut (littéralement) marcher a-t-il plus de chances de marcher? Avant de s’engouffrer dans l’étonnant vaisseau que forme sa structure d’allure futuriste conçue par l’architecte britannique Amanda Levete, on se rend sur son vaste toit ondulé. L’été prochain, il prévoit d’accueillir en soirée des projections, concerts et pique-niques, mais pour l’instant, nous sommes quelques dizaines à y admirer la vue: le fleuve d’un côté, Belém de l’autre.
Trêve de pastéis
Jusqu’ici, on venait dans ce quartier de Lisbonne pour son monastère des Yéronimites, son musée d’art contemporain Berardo et ses irrésistibles pastéis, ces flans entourés de pâte feuilletée qui justifient à eux seuls un voyage au Portugal. Le MAAT espère s’ajouter au circuit des touristes.
«Par la richesse de son programme, il attirera à Lisbonne un public international de collectionneurs, critiques d’art, galeristes et artistes, promet Pedro Gadanho, le directeur du musée, venu tout droit d’une autre célèbre institution à quatre lettres, le de New York. La diversité des expositions et des espaces en fera une étape importante du parcours culturel de la capitale».
Comment naît un musée d’une telle ambition, en 2016, en Europe? Celui-ci est financé par la fondation privée EDP, le fournisseur d’électricité portugais, déjà propriétaire du Musée de l’Electricité. «La naissance d’un musée est naturelle dans le développement d’une institution comme la fondation EDP, qui n’est d’ailleurs pas pionnière en la matière, souligne Pedro Gadanho. La fondation et la fondation Serralves [qui ont ouvert toutes deux des musées éponymes, à Lisbonne et Porto] en sont l’illustration».